Queen's Blade : La série de 2009!

Publié le par Moonworld

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Présentation : Queen’s Blade est à la base un RPG, publié depuis 2005, qui se joue à l’aide de visual books utilisant les règles du classique Lost Words. A noter que ces visual books sont de véritables petits art books illustrés par de grands noms comme Hirokazu Hisayuki (chara-designer de My-Hime), F-S ou encore Eiwa.

La licence Queen’s Blade fut adaptée en une première série animée de 12 épisodes diffusée du 2 avril au 16 juin 2009. Une seconde saison vit le jour, toujours produite par le studio ARMS, et fut diffusée du 24 septembre au 10 décembre 2009 également toujours sur la chaîne AT-X.

 

 

 

Scénario : 4 ans ont passé et la compétition, intitulée Queen’s Blade, décidant qui va être la nouvelle reine peut commencer. La plus forte des guerrières y participant devra gouverner le pays selon la tradition et le faire prospérer. La seule condition pour les participantes est qu’elles doivent être âgées de 12 ans, peut importe qu’elles soient humaines ou d’un autre pays. Les règles du tournoi sont simples: Tuer est autorisé et même conseillé. Toute arme est autorisée. Le vainqueur est proclamé dés que son adversaire est KO ou dans l’impossibilité de poursuivre le combat. Le tournoi est retransmis dans le monde entier grâce aux anges.

C’est dans ce contexte bien particulier que Leina, héritière de la noble et puissante famille Vance, fugue du château afin de se diriger vers Gainos, la capitale, pour participer au Queen’s Blade.

 

 



Avis : Il est des oeuvres dont on n’attend rien du fait de leur caractère commercial et intrinsèquement fan-service. Néanmoins, il arrive parfois, en poursuivant au-delà du premier épisode, que ce type de séries réserve de grandes et belles surprises et c’est le cas de Queen’s Blade qui n’est, ni plus, ni moins, la série de l’année 2009 et par-dessus tout un véritable petit bijou d’animation.

Ces quelques mots suffiront à surprendre ceux qui n’ont pas pris la peine de poursuivre l’aventure au-delà du premier épisode, qui est une véritable vitrine indigeste de tout ce que peut produire l’animation japonaise en matière de fan-service. Bien mal leur en prit ! En effet, il est parfois bénéfique de chercher à voir plus loin que le bout de son nez et à ne pas réduire une œuvre à ses quelques passages erotico-softs tout en s’en offusquant très hypocritiquement. Il n’est un secret pour personne que les premiers, et les plus virulents, internautes à avoir tiré à boulets rouges sur cet anime sont ironiquement les premiers consommateurs de hentaï…

Bref, dés le deuxième épisode, le charme, la magie de cette série opère. Queen’s Blade emporte le spectateur dans une aventure épique et véritablement envoûtante. Certes, le splendide chara-design, les décors vertigineux et la musique magistrale, et véritablement superbe, n’y sont pas étrangers mais Queen’s Blade n’est pas qu’un anime joli à l’animation excellente.

Partant d’un scénario shonen concept, de personnages charismatiques mais sans caractère ni passé, le staff de la série anime s’est investi corps et âme à nous servir une œuvre au scénario épique et passionnant, peuplée de personnages profonds et très attachants tout en respectant le cahier des charges fan-service imposé par le caractère érotique de l’œuvre de base. A ce titre, Queen’s Blade opère une véritable révolution en la matière. En effet, si le fan-service consiste à placer les héroïnes dans des positions suggestives et parfois aspergées de liquides à la texture douteuse, leur fréquente nudité n’est en rien racoleuse. Les affrontements sont ici violents et tout naturellement les guerrières se retrouvent avec leurs armures et vêtements en lambeaux. Il n’est pas question ici de fan-service puisque la nudité est montrée comme tout à fait naturelle, sans voyeurisme ni humour lourd typiquement nippon. D'ailleurs, il est appréciable de constater que les combattantes les plus jeunes ne sont jamais montrés nues, une étique malheureusement trop rare dans l'animation japonaise actuelle. Bref, comme dans n’importe quel shonen les personnages se retrouvent torse-poils sauf qu’ici il s’agit de combattantes. Une position féministe donc renforcée par le fait que le monde de Queen’s Blade est purement et simplement un monde de femmes. En effet, les armées sont constituées exclusivement de soldates, le monde est gouverné par le sexe féminin et ici ce sont les hommes qui sont protégés par les femmes, sans oublier bien évidemment le fait que le tournoi Queen’s Blade est réservé exclusivement au beau sexe. En outre, nous sommes en présence uniquement d’héroïnes qui préfèrent quasiment toutes les femmes et assument au grand jour leur préférence sexuelle.

Bref, vous l’aurez compris, Queen’s Blade est un pied de nez très séduisant aux shonens traditionnellement misogynes dont nous abreuve le Japon depuis plus de 50 ans maintenant et où les femmes sont réduites au rôle de potiches. Après avoir servi uniquement de faire-valoir au héros pendant des décennies, les personnages féminins prennent le pouvoir dans Queen’s Blade pour créer un monde qui leurs ressemble.

Néanmoins, ce qui marque le plus dans cette œuvre est l’amour que porte le staff aux personnages et à l’univers ainsi que son désir de bien faire. En effet, chaque héroïne a un caractère bien défini, un passé, des motivations, des tourments intérieurs et des interactions avec chaque personnage. Chaque protagoniste a son rôle à jouer dans l’histoire et personne n’est mis de côté. Vu la pléiade d’héroïnes toutes très charismatiques et attachantes,  chacun trouve facilement son bonheur, d’autant que l’amour témoigné par le staff à ses personnages est communicatif. Il est d’ailleurs amusant de noter que les scènes fan-service sont rapidement tournées en dérision dés la seconde saison, comme si le réalisateur était peiné de placer ses personnages dans de telles situations et, ne pouvant y déroger, s’en excusait en les rendant comiques.

Le scénario, quant à lui, est développé de façon pertinente et efficace afin de donner un souffle épique et dramatique à l’œuvre. L’univers de Queen’s Blade est vaste et véritablement féérique. La première saison nous fait voir du pays tout en nous présentant les personnages et leurs interactions tandis que la seconde série se concentre sur le tournoi et les drames qu’il engendre tous les 4 ans.

Tout cela est soutenu par un chara-design régulier et très séduisant, une bande son magistrale et totalement indispensable, des décors détaillés et grandioses ainsi qu’une réalisation de bonne facture mais surtout inspirée. En effet, certains épisodes sont de véritables petits bijoux de réalisation où le monochrome, les ombres chinoises et les cadrages audacieux côtoient les jeux d’ombres et de lumières servant à renforcer le dramatisme de la scène, du combat qui a lieu sous nos yeux. A noter également que le 2e opening et le 1er opening sont très stylisés puisque le premier propose de très belles illustrations crayonnées des personnages tandis que le second les montre façon art nouveau et plus précisément dans le style Musha.

Enfin, je terminerai en rendant hommage aux nombreuses seiyuus qui ont officié sur cette série. Je crois n’avoir jamais vu un casting aussi impressionnant sur un anime, toutes les doubleuses sont des pointures et elles ne déçoivent pas ! Mention spéciale à Mamiko Noto, toujours impeccable, mais véritablement impressionnante en Tomoe, à Tanaka Rie qui habite parfaitement la déjantée Nyx, à Aya Hirano très investie dans son rôle de Nanael et à Kanae Ito ainsi qu’à Miyu Takeuchi pour leurs voix envoûtantes dans les rôles respectifs de Airi et Aldra.

Bref, il y a tant à dire sur cette série mais je m’arrêterai ici car je suis convaincue que vous avez compris à quel point Queen’s Blade est une série indispensable parmi toutes les productions de l’année 2009 mais qu’elle est aussi et surtout déjà devenue un titre qui fera date, un classique de l’animation japonaise qui saura laisser une trace indélébile dans le cœur de ceux qui l’auront vue.


 

 

 

 

Publié dans Animes

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